Épidémie saisonnière de leptospirose d’ampleur inédite

Actualité
Leptospirose

L’épidémie se poursuit à un niveau soutenu à La Réunion. Depuis janvier 2024, 204 malades déclarés, un nombre de cas en 4 mois supérieur à celui survenant habituellement en un an. L’ARS et Santé Publique France renouvellent leurs messages de vigilance accrue auprès de la population car tout le monde peut être concerné par la leptospirose.

 (Source Santé Publique France au 03/05/24)

Depuis le 1er janvier 2024 :

  • 204 cas déclarés à l’ARS La Réunion
  • 1 décès identifié (1 autre décès est en cours d’investigation)
    A noter : 1 à 3 décès enregistrés par an à La Réunion
  • 67 % des malades hospitalisées et 25% des malades pris en charge en service de réanimation
  • Répartition des cas : Sud (55%), Ouest (21%), Est (18%), Nord (6%)
  • Profil des personnes malades :
    • Une très grande majorité d’hommes touchés (94 %)
    • Hypothèses de contamination : activités agricoles, élevage (professionnel ou de loisirs), entretien des espaces verts, nettoyage de cour, activités de loisirs en eau douce...

La majorité des personnes malades rapportait des plaies non protégées et une utilisation d’équipement de protection individuel (gants, bottes…) insuffisante.

Les pluies actuelles sont toujours favorables à la persistance des bactéries dans l’environnement. Sans protection efficace, le risque de contamination par la leptospirose est encore plus élevé lors de la pratique d’activités à risque.

  • Le jardinage (entretien du jardin, maraichage, taille des arbres…)
  • Les travaux agricoles (coupe de cannes, récolte de brèdes, d’ananas…)
  • L’élevage « la kour » / élevage de volaille à domicile
  • Les loisirs en eau douce (kayak, pêche, baignade en rivière ou bassin, canyoning…)

Si vous avez des symptômes (fièvre, grande fatigue) quelques jours après la pratique d’une activité à risque, prenez sans délai un rendez-vous chez votre médecin et informez-le sur votre exposition potentielle à la leptospirose

Appliquer des mesures de protection individuelle

  • Porter des équipements de protections adaptés (gants, bottes ou chaussures fermées, lunettes…) pour jardiner, ramasser des déchets, déplacer des encombrants ou réaliser l’élevage « la kour »
  • Ne pas marcher pieds nus, ou en savates, pour les activités en environnement humide ou boueux au domicile ou en extérieur (sol boueux, dans les flaques, eaux stagnantes, ravines) 
  • Protéger ses plaies du contact avec l’eau (pansements étanches), les laver à l’eau potable et les désinfecter le plus tôt possible après l’exposition
  • Pour les agriculteurs et les éleveurs, une vigilance sur le port des équipements de protection individuelle est requise. Un lavage régulier des mains est recommandé.

 Lutter contre les rats

déchet
  • Entretenir régulièrement sa cour (absence d’encombrants ou de déchets propices à la prolifération des rats…) 
  • Ramasser et éliminer ses déchets régulièrement dans les filières adaptées pour éviter d’attirer les rats 
  • Bien fermer ses poubelles 
  • Éliminer toutes les sources d’alimentation pour les rongeurs, y compris les restes d’alimentation des animaux de compagnie
  • En cas d’élevage de volaille à domicile, s’assurer que les aliments destinés à ces animaux ne sont pas accessibles aux rongeurs (aliments conditionnés dans des bidons étanches, restes d’aliments enlevés, clôture à maille fine pour prévenir toute intrusion dans le poulailler).

Respecter les interdictions de baignade dans les lieux signalés à risque

En cas d’eau trouble, il est recommandé de reporter les activités de loisirs en eau douce.

Ces mesures de prévention doivent être appliquées tout particulièrement après des périodes de fortes pluies car le risque de contact avec des milieux humides contaminés est alors plus important.

Se faire vacciner

Un vaccin contre la leptospirose existe. Il est  réservé à certaines catégories professionnelles à risque ou les personnes pratiquant régulièrement des activités récréatives à risque, après une évaluation par un médecin. Cette vaccination vient en complément des mesures de prévention.

La leptospirose est une maladie grave : si elle n’est pas traitée à temps, elle peut mener à une hospitalisation voire un décès. La bactérie entre dans l’organisme par la peau en cas de coupures ou de plaies (même petites) ou par les muqueuses (œil, bouche, nez).

Après quelques jours d’incubation (de 4 à 19 jours en moyenne), la leptospirose se manifeste par les symptômes suivants (qui peuvent être facilement confondus avec d’autres infections telles que la dengue, la Covid-19, etc) :

  • fièvre élevée d’apparition brutale (souvent > 39 °C),
  • grande fatigue,
  • douleurs musculaires, articulaires, abdominales,
  • nausées, vomissements,
  • forts maux de tête.

La maladie peut s’aggraver 4 à 5 jours après les premiers signes et s’étendre au foie, aux reins, aux poumons, aux méninges, et peut être mortelle.

Administrée précocement, l’antibiothérapie diminue le risque de complications et atténue les symptômes.

  • Consulter rapidement son médecin
  • L’informer des activités à risques pratiquées dans les 3 semaines précédant le début des signes

Le médecin pourra prescrire une analyse biologique permettant de confirmer ou d’infirmer le diagnostic.

Depuis août 2023, la leptospirose est une maladie à déclaration obligatoire. L’ARS propose alors au patient de réaliser à son domicile une enquête environnementale afin d’identifier les sources d’exposition potentielles et les activités à risque pratiquées

Participez au questionnaire sur la leptospirose

Dans le cadre d’une enquête sur la leptospirose menée par une étudiante en thèse de médecine au CHU, avec la participation de l’ARS, la population est invitée à répondre à un questionnaire anonyme en ligne qui ne prendra que 10 minutes.

L’objectif est d’évaluer les connaissances et les pratiques des réunionnais concernant la leptospirose dans le but d’améliorer les moyens de prévention et de sensibilisation.

Cliquez ici pour répondre au questionnaire

Merci de votre participation !