Intervention de l’ARS, démoustication

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Dès signalement d’un cas de chikungunya par le médecin ou le laboratoire de biologie médicale, l’ARS intervient dans le quartier concerné, afin de réduire le risque de propagation du virus.

Lorsque l’ARS réceptionne un signalement de chikungunya par un médecin ou un laboratoire d’analyse médicale, elle programme une intervention pour : 

  • Éliminer les gîtes larvaires (nids à moustiques) autour du domicile des malades

  • Sensibiliser les habitants aux gestes de prévention

  • Distribuer des répulsifs aux publics prioritaires autour des cas

  • Rechercher d’autres cas dans le périmètre du cas initialement signalé

  • Encourager à consulter un médecin rapidement en cas de symptômes et à réaliser des analyses en laboratoire.

  • Réaliser des traitements contre les moustiques adultes et/ou larves aquatiques. Ces traitements en porte à porte sont menés en journée dans les cours et jardins des particuliers grâce à des appareils de pulvérisation portés à dos.

Objectifs de ces interventions :  

  • Faire baisser rapidement le nombre de moustiques tigres dans les zones où des cas sont détectés, dont des moustiques porteurs du virus, pour réduire le risque de transmission parmi les habitants du quartier.

  • Encourager la population à se protéger des piqûres de moustiques.

  • Identifier des cas secondaires et prévenir l’apparition de nouveaux foyers

Consultez la carte des interventions du 3 au 16 mars 2025
 

Focus : les actions de traitements insecticides (démoustication)

L'ARS La Réunion utilise deux insecticides principaux pour la démoustication :

  • Bacillus thuringiensis israelensis (Bti) : un insecticide biologique utilisé contre les larves de moustiques.
  • Deltaméthrine : C'est le seul insecticide chimique autorisé en France pour lutte contre les moustiques adultes.

Concernant l'impact environnemental :

  • Le Bti : il s’agit d’une solution écologique non toxique pour les humains et les animaux qui se dégrade rapidement dans l'environnement. Il n'a pas d'impact significatif sur les habitudes alimentaires des autres espèces animales.
  • La deltaméthrine présente une toxicité pour les insectes, la faune aquatique et les animaux à sang froid, tels que les poissons et les tortues. Elle peut également provoquer des irritations chez les personnes sensibles.

Lors de leur passage les équipes de traitement précisent les précautions à prendre aux résidents de la zone de traitement. Ces traitements insecticides sont effectués à faibles doses et uniquement en cas d’apparition de maladie, sur un petit périmètre autour du domicile concerné, afin de limiter l'impact environnemental. Ils concernent principalement des zones urbaines ou péri-urbaines.

Seuls ces traitements chimiques permettent d’atteindre rapidement les moustiques adultes qui ont pu s’infecter sur une personne malade, et risquant de transmettre le virus dans le voisinage. L’effet est de courte de durée, le produit se dégrade rapidement avec l’ensoleillement.

L'ARS veille à limiter l'impact de la deltaméthrine sur l'environnement en collaborant étroitement avec les apiculteurs et d'autres partenaires pour protéger les écosystèmes. Tous les agents de la Lutte Anti-Vectorielle sont formés et font le nécessaire pour éviter d’exposer les animaux sensibles (à sang froid : poissons, tortues notamment) présents sur zone.  

 

Face à l’augmentation et à la dispersion des cas sur le territoire, le service de lutte antivectorielle de l’ARS a adapté son dispositif afin d’optimiser l’efficacité des interventions. Une stratégie de priorisation des actions est mise en place, selon trois niveaux d’intervention :

  • Priorité 1 : interventions ciblées autour des cas isolés 
    Actions mises en œuvre autour de chaque cas identifié visant à réduire rapidement le risque de transmission en éliminant les gîtes larvaires.

    Priorité 2 : interventions autour des cas groupés ou foyers émergents 
    Actions déployées à l’échelle du quartier concerné permettant de limiter la propagation et de prévenir la constitution de foyers actifs.
  • Priorité 3 : interventions au sein des foyers actifs 
    Actions renforcées par une mobilisation accrue des acteurs locaux (communes, intercommunalités et associations) en lien avec l’ARS permettant la mise en place d’opérations de sensibilisation et de salubrité publique. 

Avec le passage au niveau 4 du dispositif ORSEC le 14 mars, l’implication des communes et intercommunalités est essentielle pour soutenir les actions de traitement et de sensibilisation.

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