Lutte contre la cocaïne : Lancement d’une campagne de prévention « La cocaïne laiss pa li trap a ou ! »

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Depuis quelques années, La Réunion est confrontée à une augmentation de la présence de cocaïne sur le territoire, et récemment de crack, aux effets encore plus néfastes : plus de 200 personnes admises dans les services d’addictologie, +87 % des saisies de cocaïne entre 2022 et 2024.
Face à cette tendance émergente inquiétante, la préfecture et l’ARS, avec la FRAR lancent une campagne de prévention

La cocaïne est une drogue au pouvoir addictif puissant. Elle se consomme principalement sous forme de poudre mais également sous forme de crack (cocaïne basée, composée de poudre additionnée d’un produit basique), chauffé pour être inhalé.

Selon le dernier rapport TREND (Tendances récentes et nouvelles drogues) 2023 pour La Réunion, la cocaïne, qui était encore confidentielle sur l’île en 2020 et jugée par les usagers de mauvaise qualité, s’est depuis diffusée auprès d’une plus grande partie de la population, notamment auprès des milieux populaires.

Les effets psychostimulants de la cocaïne sont recherchés par un public plus large, touchant toutes les catégories socio-professionnelles. S’agissant du « crack », les usagers sont majoritairement des hommes très désocialisés ou des jeunes précarisés. De récentes observations font état néanmoins d’une diffusion du crack auprès d’usagers mieux insérés socialement.

La dépendance à la cocaïne : un phénomène sous-estimé

Les effets de la cocaïne sont puissants et ne durent pas très longtemps. L’envie est forte de recommencer et une dépendance peut s’installer rapidement, parfois dès la première prise ou dans un contexte de consommation occasionnelle. C’est encore plus vrai s’agissant du crack qui crée une dépendance de manière quasi immédiate. 

Une grande partie des usagers de cocaïne sous-estiment leur dépendance au produit et ne se considèrent pas comme addicts.

  • Plus de 200 personnes prises en charge dans les services d’addictologie (hospitaliers ou CSAPA) pour une dépendance à la cocaïne en 2024 (+20% en 3 ans) ;
  • En moyenne, 5% des personnes accompagnées par les services d’addictologie, le sont pour une consommation de cocaïne (motif d’accompagnement principal ou consommation secondaire) ;
  • Plus de 30 patients suivis pour une consommation de crack en 2024 (0 en 2022).

Des conséquences sanitaires et sociales importantes en 2024

La consommation de cocaïne peut entraîner de nombreuses complications sévères pouvant aller jusqu’au décès : troubles neurologiques (AVC), cardiologiques ou vasculaires (infarctus), détresse respiratoire majeure, décompensation psychiatrique …. Les effets somatiques associés à la prise de cocaïne peuvent apparaître dès la première prise ou pour un usage même occasionnel.

Les modes de consommation de la cocaïne vont également favoriser la propagation de maladies infectieuses.

Par ailleurs, la consommation de cocaïne demande un budget conséquent et la perte de contrôle des consommations peut rapidement pousser certains usagers vers une précarisation et un isolement social.

Les chiffres des services des forces de l’ordre et des douanes indiquent une hausse à la fois des saisies de produits stupéfiants et des infractions à la législation sur les stupéfiants depuis quelques années et en particulier pour la cocaïne.

Entre 2022 et 2024 :

  • +87,50 % de cocaïne saisies
  • +56 % de mules interpellées 

Bien que son prix reste relativement élevé, la diffusion de la cocaïne sur l’ensemble du territoire et auprès de publics plus diversifiés se confirme.

L’augmentation des saisies et des interpellations démontre un fort engagement des forces de sécurité intérieure en matière de lutte contre les stupéfiants mais aussi la présence de plus en plus prégnante de la cocaïne sur l’île avec une structuration des réseaux d’approvisionnement et de distribution.

Face à cette tendance de fond et aux conséquences négatives, l’ARS et la préfecture de La Réunion lancent, à compter du 2 décembre, une campagne de prévention et de sensibilisation de la population, avec le soutien de la Fédération régionale d’addictologie de La Réunion (FRAR) et les associations les « Maillons de l’espoir » et « La Prèv », afin d’alerter le public sur les dangers associés à la consommation de cocaïne.

Intitulée « La cocaïne laiss pa li trap a ou ! », cette campagne est déployée en plusieurs actions permettant de toucher un large public durant les fêtes de fin d’année 2024, période propice aux consommations à risque :

Campagne grand public avec la diffusion de trois spots vidéo de prévention sur les dangers de la consommation de cocaïne :

Risques sanitaires (AVC, infarctus …), sociaux (détresse financière …) ou risques de passages à l’acte (violences …). Ces spots sont diffusés en campagnes TV et digitale, sur les écrans de cinéma, sur les réseaux sociaux de l’ARS et de la préfecture.

Problèmes respiratoires, infarctus, AVC : la cocaïne, laiss pa li trap a ou 

 

Endettement, perte d'emploi, isolement : la cocaïne, laiss pa li trap a ou

 

Paranoïa, impulsivité, violences : la cocaïne, laiss pa li trap a ou

 

Campagne de sensibilisation ciblée dans les milieux festifs

Trois affiches diffusées notamment au sein de 28 établissements festifs et de nuit 

  • Affiche sur les dangers d’une consommation de cocaïne :

 

  • Affiche sur la consommation du crack (la cocaïne « basée » ou « crack » a des effets sanitaires encore plus importants) :

 

  • Affiche rappelant aux usagers qui consomment qu’ils peuvent limiter certains risques sanitaires, tels que la transmission de maladies infectieuses :

 

Diffusion d’une émission « Nout batay contre les addictions »

le 9 décembre à 18h45 sur Antenne Réunion, avec le témoignage d’Olivier, ancien consommateur qui souhaite sensibiliser sur les dangers de la cocaïne et sur l’accompagnement dont il a bénéficié pour s’en sortir.

 

 Relais sur les sites institutionnels des vignettes et spots de prévention réalisés par la MILDECA durant toute la période des fêtes 

L’addiction à la cocaïne n’est pas une fatalité ! On peut s’en sortir grâce à l’accompagnement d’un professionnel : traitement de la dépendance physique, accompagnement psychologique, social, médiation familiale…

Les interlocuteurs privilégiés :

  • son médecin ou un autre professionnel de santé de confiance ; ce professionnel saura donner les premières clés et pourra orienter vers des spécialistes des addictions.
  • les spécialistes en addictologie (hospitalier et centres de soin) :
    • Services d’addictologie du CHU à Saint-Denis et Saint-Louis,
    • Consultation d’addictologie du CHOR à Saint-Paul,
    • Service d’addictologie du GHER à Saint-Benoît,
    • Les CSAPAs à Saint-André, Saint-Denis, Le Port, Saint-Paul, Saint-Pierre (portés par Addictions France) et à Saint-Paul (porté par Kaz’Oté)
  • L’association d’entraide :
    • Les Maillons de l’espoir
Retrouvez toutes les coordonnées à La Réunion sur le site de Masante.re (ARS)
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