Qu’est-ce que l’Urbanisme Favorable à la Santé ?

Les déterminants de la santé ne se résument pas aux facteurs génétiques et au système de soins mais dépendent très majoritairement des milieux et modes de vie. Pollution de l’air et de l’eau, bruit, chaleur excessive, disparition du vivant, changement climatique mais aussi inactivité physique, mauvaise alimentation, tabac et alcool, déconnexion à la nature, congestion routière, épuisement des ressources... affectent directement la santé.

De tout temps, depuis la sédentarisation, la façon d’aménager son lieu de vie a pu à la fois protéger les populations et améliorer leur existence mais aussi affecter leur santé. La manière d’aménager le territoire impacte directement les milieux et modes de vie et donc la santé des populations. Aujourd’hui, la ville peut être à l’origine d’un ensemble de facteurs de risques significatifs pour la santé. Ainsi, les choix en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire représentent un puissant levier de santé

Suite à la charte d’Ottawa sur la promotion de la santé en 1986, le concept « d’Urbanisme Favorable à la Santé » (UFS) a émergé en 1987 lors de la création par l’OMS du réseau Villes-Santé qui vise à intégrer la santé dans la politique de la ville. En France, le début des années 2010 marque le réinvestissement, depuis l’approche hygiéniste du début du 20^ème siècle (eau potable, eaux usées, déchets…), de la thématique « urbanisme et santé » par les acteurs de la santé publique.

Les principes de l’UFS :

• Tenir compte systématiquement des conséquences de tout projet d’urbanisme et d’aménagement du territoire sur la santé des populations, la qualité de vie et le bien-être.
• Encourager à minimiser l’exposition des populations à des facteurs de risque (air, bruit, température, champs électromagnétique, UV…) et maximiser des facteurs de protection (activité physique et mobilité active, accès aux soins, connexion à la nature, alimentation saine, habitat sain, lien social…). L’approche UFS permet des co-bénéfices environnement et santé.
• Intégrer tous les secteurs comme les transports, l’énergie, l’assainissement, la construction, les loisirs, l’alimentation…

Aujourd’hui, plusieurs démarches méthodologiques accompagnent l’approche UFS comme les Evaluations d’Impacts sur la Santé (EIS) ou encore le guide ISADORA (Intégration de la santé dans les opérations d’aménagement urbain) de l’EHESP. La plupart des acteurs concernés ont également produit des guides dans ce domaine comme l’OMS, l’ADEME, le CEREMA, l’INCa, France Villes et territoires Durable ainsi que certaines ARS.

À La Réunion, avec une urbanisation croissante dans un espace physique contraint, les déterminants environnementaux et comportementaux de la santé pèsent de plus en plus. Les enjeux en matière d’urbanisme et de santé sont particulièrement prégnants. Or, un territoire à santé positive est source d’attractivité, de résilience et de durabilité. L’intégration de la santé publique dans la politique d’urbanisation constitue donc un enjeu majeur pour créer un environnement favorable à la santé et pour l’avenir de l’île de La Réunion.