Le ministre de la Santé et de la Prévention et le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse lancent une campagne d’information, portée par l’Institut national du cancer (INCa).
À La Réunion, plus de 14 500 élèves sont potentiellement concernés et pourront se faire vacciner gratuitement en milieu scolaire, sur autorisation des deux parents, grâce à la mobilisation de la communauté éducative et des professionnels de santé.
Les infections à HPV (infections papillomavirus humains) sont hautement transmissibles. Si la majorité des infections disparaissent en quelques mois, certaines peuvent évoluer en verrues génitales (condylomes), ou en lésions précancéreuses et cancers. Les lésions précancéreuses, lorsqu’elles sont dépistées, peuvent être traitées mais avec des conséquences importantes.
80% des femmes et des hommes sont exposés à ces virus au cours de leur vie.
L'Institut National du Cancer (INCa) estime que les HPV sont responsables de 6 400 cas de cancers par an en France : cancers du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de l’anus et de la sphère ORL. Dans 60 % des cas, l'infection a lieu au début de la vie sexuelle. Or, la vaccination prévient jusqu’à 90 % des infections HPV à l’origine de cancers.
La vaccination est actuellement recommandée pour tous les adolescents, filles et garçons, de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans. Elle est également recommandée dans certaines pathologies chroniques et/ou en cas de situation d’immunodépression.
La vaccination contre les HPV protège aussi bien contre les lésions bénignes (verrues ano-génitales) que les lésions précancéreuses ou les cancers.
Son efficacité est observée dans de nombreux pays, où la couverture vaccinale des jeunes adultes est élevée. Par exemple, l’Australie a débuté la vaccination des jeunes en 2007 : l’éradication du cancer du col de l’utérus y est attendue pour 2035. Dès les cinq premières années du programme, parmi les premiers indicateurs de succès, on a observé une diminution de 77 % du nombre de femmes de 18 à 24 ans atteintes du HPV. Egalement, les anomalies du col de l’utérus précancéreuses ont diminué de 34 % chez les 20 à 24 ans, ce qui signifie un risque beaucoup plus faible de développer un cancer du col de l'utérus. Il y a également eu une baisse marquée des verrues anogénitales chez les femmes au début de la vingtaine.
Le vaccin contre le HPV est recommandé dans le calendrier des vaccinations depuis 2006 pour les filles, et 2021 pour les garçons. La vaccination dès l’âge de 11 ans permet de garantir une meilleure réponse immunitaire et donc une meilleure protection.
Malgré l'efficacité du vaccin et son profil de sécurité très élevé, la couverture vaccinale en 2022 à La Réunion, comme au niveau national, reste très insuffisante pour le vaccin contre le HPV. Ainsi, pour un schéma vaccinal complet de 2 doses :
- chez les jeunes filles : 14,1% à 16 ans
- chez les jeunes garçons : 1,2% à 16 ans (vaccination effective depuis 2 ans)
contre 41,5% pour les filles et 8,5% pour les garçons en France hexagonale.
Ces taux, bien en dessous de l’objectif de 80% à l’horizon 2030 fixé dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers, ne permettent pas d'atteindre le niveau requis pour diminuer la circulation des virus HPV et donc l’apparition des cancers induits par ces virus.
À La Réunion, l’ARS, le Rectorat et l’Assurance Maladie, en lien avec les centres de vaccination et les professionnels de santé notamment libéraux organisent le déploiement de la vaccination en milieu scolaire à compter du mois d’octobre 2023.
Elle sera proposée gratuitement dans les collèges publics et privés aux élèves de 5ème, avec l’autorisation indispensable des deux parents.
Quand ?
Le schéma complet de la vaccination HPV est de 2 doses, à 6 mois d’intervalle au minimum :
- la 1ère dose doit être administrée entre octobre et décembre 2023
- la 2ème dose entre avril et juin 2024.
La vaccination relevant d’une démarche volontaire, les parents peuvent également faire vacciner leurs enfants en ville chez le professionnel de santé de leur choix (médecin, sage-femme, pharmacien, infirmier).
Comment se passera la vaccination ?
Des équipes de professionnels de santé des centres de vaccination se déplaceront dans les collèges.
Au mois de septembre, les parents d'élèves de 5ème recevront un courrier leur expliquant la démarche.
Si les enfants concernés ou leurs parents souhaitent obtenir des renseignements complémentaires, ils pourront s'adresser à leur médecin traitant, à l'infirmier ou au médecin de l'éducation nationale.
Dès le mois de septembre, l’Inca déploie une campagne d’informations en métropole et dans les départements d’outre-mer.
Parents : dépliant d’information
Enseignants : document d’information
Jeunes, enfants :
- Affiche
- Journal « Tout savoir sur la vaccination contre les HPV » dans les collèges
- Fiche élève
- Film d’animation
Professionnels de santé :
- Infographie dynamique
- Dépliant d’information « Le vaccin contre les HPV, il est vraiment sûr docteur ? ».
Grand public :
- Infographie dynamique
- Spots radio :
- Chroniques radio « On en parle » :
- Les HPV, qu’est-ce que c’est ? On en parle avec le Dr Jérôme Viguier
- Une vaccination sûre et efficace contre les HPV – On en parle avec le Dr Judith Mueller
- À quel âge faire vacciner son enfant contre les HPV ? On en parle avec le Dr Sylvie Quellet
- Vaccination contre les HPV : quelles modalités pratiques ? On en parle avec le Dr Sylvie Quellet