Les conditions météorologiques actuelles sont très favorables à la prolifération des moustiques. La mobilisation de l’ensemble des acteurs et de la population est nécessaire pour éviter une épidémie de grande ampleur.
(Données Santé publique France)
Depuis le 22 août 2024
- 256 cas autochtones recensés
- 1 hospitalisation de +24h signalée
Répartition des cas :
- Ermitage : 12
- Étang-Salé (Sheunon) : 96
- Grand-Bassin : 7
- Ligne des 400 : 11
- 3 Mares les Bas : 13
- La vallée : 4
- Bras creux : 4
En raison de l’augmentation du nombre de cas et de la dispersion des foyers, et sur proposition du directeur général de l’ARS Gérard COTTELON, Patrice LATRON, préfet de La Réunion, a activé le niveau 3 du dispositif ORSEC « Arboviroses », ce qui correspond à la circulation d’une épidémie à faible intensité.
Mobilisation des agents de lutte antivectorielle
Depuis l’apparition des premiers cas, 120 agents sont mobilisés et réalisent quotidiennement des actions de lutte et de prévention. Cet effectif est régulièrement revu à la hausse pour faire face à l’apparition de nouveaux cas dans des quartiers qui jusqu’à présent n’étaient pas concernés par le virus.
EN CHIFFRES (AU 15 JANVIER 2025) :
- 43 périmètres ont bénéficié d’une intervention
- 436 maisons ou appartement ont été visités
- 87 gîtes larvaires ont été éliminés
- 217 traitements ont été réalisés
La stratégie d’intervention et de lutte anti- vectorielle repose sur :
L’élimination des gîtes larvaires (nids à moustiques) autour du domicile des malades,
La réalisation des traitements insecticides et/ou larvicides la journée,
La sensibilisation des habitants aux gestes de prévention,
La distribution de répulsifs aux publics prioritaires autour des cas,
La recherche d’autres cas dans le périmètre du cas initialement signalé
L’encouragement à consulter un médecin rapidement en cas de symptômes et à réaliser des analyses en laboratoire.
Dès signalement d’un cas de chikungunya, l’ARS intervient dans le quartier concerné, sans attendre la confirmation du cas par le laboratoire de biologie médicale, afin de réduire le risque de propagation du virus.
Focus : Les actions de traitements insecticides (démoustication)
Les équipes de l’ARS mènent des actions de démoustication la journée, autour des habitations des malades dans un périmètre de 100m et éventuellement autour de lieux régulièrement fréquentés (travail, loisirs…). Ces traitements biologiques sont réalisés pour éliminer l’ensemble des moustiques (larves et moustiques adultes) par des opérations de suppression des gîtes larvaires et de traitements insecticides.
Une première équipe de l’ARS passe en porte à porte pour :
- procéder à l’élimination des gîtes larvaires et s’assurer de la mise en sécurité des maisons à traiter,
- informer les personnes rencontrées du passage imminent du traitement.
En cas d’absence, un courrier est laissé dans la boîte aux lettres de la personne, l’invitant à rappeler le service de l’ARS pour reprogrammer l’action.
Une deuxième équipe passe ensuite pour procéder aux traitements :
- traitements insecticides (deltaméthrine) et/ou larvicides (bacillus thuringiensis israelensis - Bti), des insecticides biologiques.
La salubrité publique
Des actions partenariales menées avec les communes et les intercommunalités vont s’intensifier dans les zones les plus touchées par le virus. Ces actions de salubrité vont nettement contribuer à réduire la présence des moustiques (entretien des espaces publics, opérations « vide fonds de cours », sensibilisation de la population).
Comme la dengue, le chikungunya est une maladie transmise par les moustiques tigres (Aedes albopictus). Tout le monde peut être concerné : nourrissons, enfants, adultes, personnes âgées.
Le préfet invite les Réunionnais à se conformer de manière rigoureuse aux prescriptions des autorités de santé et à mettre en pratique les gestes de prévention et gestes barrière :
• Éliminer les lieux où les moustiques peuvent pondre leurs œufs
Les moustiques se multiplient en pondant leurs œufs dans des récipients et objets contenant de l’eau situés autour de la maison.
Pour lutter contre les moustiques, il faut supprimer à son domicile et autour de sa maison les nids à moustiques toutes les semaines :
- jeter ou vider les coupelles, petits récipient…
- vider les gouttières, pneus, plantes retenant l’eau
- rendre inaccessible aux moustiques les dispositifs de stockage d’eau (installation de moustiquaire ou tissus…)
- traiter ou vider les piscines non utilisées…
• Se protéger des piqûres de moustiques
- sprays anti-moustiques,
- moustiquaires, en particulier pour les enfants et personnes alitées, les personnes malades du chikungunya ou de la dengue
- diffuseurs/serpentins,
- vêtements longs…
LES MESURES QUI PROTÈGENT
- Les répulsifs cutanés
- Les vêtements imprégnés par spray ou trempage dans une solution insecticide (perméthrine)
- Les moustiquaires sur les berceaux et les poussettes des jeunes enfants, au niveau des portes et volets de l'habitation
- Les diffuseurs électriques, les raquettes électriques…
LES MESURES QUI PROTÈGENT MOINS
- La pulvérisation dans la maison de « bombes » insecticides (disponibles dans le commerce).
- La climatisation, la ventilation
- L’utilisation de serpentin fumigène (à réserver exclusivement en extérieur)
LES MESURES QUI NE PROTÈGENT PAS
- Les bracelets anti-insectes
- Les huiles essentielles dont la durée d’efficacité, généralement inférieure à 20 minutes, est insuffisante
- Les appareils sonores à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie,…
- Les rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide…
• Consulter son médecin en cas de symptômes
Quels sont les symptômes du chikungunya ?
- Fièvre associée ou non à des maux de tête
- Douleurs articulaires et/ou musculaires
- Nausées/vomissements
- Plaques ou boutons rouges sur la peau
- Forte fatigue
- Irritations, douleurs des yeux, conjonctivite
Certaines formes du chikungunya peuvent être graves, amenant à des hospitalisations et plus rarement à des décès.
Que faire en cas de symptômes ?
- Consultez votre médecin
- Protégez-vous contre les piqûres de moustiques pour protéger également votre entourage
Pour les personnes qui ont contracté la maladie :
- Continuez à vous protéger
- Surveillez votre état de santé
- Consultez votre médecin en cas de dégradation ou appelez le 15 en cas d’urgence
Une surveillance particulière est recommandée aux personnes fragiles :
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