Cette séquence a été l’occasion de faire le point sur les moyens matériels et humains déployés sur le territoire pour freiner la propagation du virus.
Point sur la situation sanitaire
Situation de la dengue à La Réunion
La dengue circule à La Réunion depuis 2017, avec l’apparition de vagues épidémiques en période d’été austral. Entre 2018 et 2020, plus de 40 000 malades ont été identifiés par le dispositif de surveillance (pour 120 000 infections estimées) entraînant plus de 1 700 hospitalisations et 42 décès.
En 2021, la circulation de la dengue s’est à nouveau accélérée. Durant l’été austral, le nombre de cas enregistrés est plus important qu’en 2020 sur la même période.
Le pic épidémique coïncide avec la recrudescence saisonnière de la densité de moustiques durant l’été austral. Les interventions de lutte anti-vectorielle et l’arrivée progressive de l’hiver austral devraient faire diminuer la circulation du virus. Les années précédentes, le pic épidémique a été franchi aux alentours de la fin avril, voire début mai. La période inter-épidémique se situe fin juillet, avec le retour à un niveau faible de circulation du virus pendant l’hiver.
La Réunion face à 2 épidémies : dengue et Covid-19
La dengue provoque une augmentation des passages aux urgences (518 du 1er janvier au 1er avril) et des hospitalisations (178 sur la même période). Dans un contexte marqué par une forte tension sur le système hospitalier, en raison de l’épidémie de Covid-19, la pression sur le système hospitalier est encore augmentée. La lutte contre l’épidémie de dengue revêt donc cette année un enjeu tout particulier, pour préserver le système de soins et l’état de santé des réunionnais.
Des femmes et des hommes mobilisés au quotidien
Des équipes de lutte anti-vectorielle coordonnées par l’ARS
La gestion de cette épidémie mobilise un grand nombre d’acteurs : services de l’Etat, l’ARS, professionnels de santé, collectivités, associations…. Conformément au plan de lutte contre les arboviroses (disposition spécifique du plan ORSEC départemental), l’ARS est chargée de coordonner les actions des équipes d’intervention de la lutte anti-vectorielle (ARS, SDIS, Sécurité Civile).
Pour faire face à la recrudescence de l’épidémie, les effectifs pérennes du service de lutte anti-anti-vectorielle de l’ARS La Réunion, sont actuellement renforcés :
- Déploiement de l’effectif total des agents de traitement de lutte anti vectorielle de l’ARS : 80 agents.
- Recrutement de contractuels pour le traitement : 15 personnes.
- Renfort pompier sur le terrain : passage de 20 pompiers depuis le 15 février à 40 pompiers depuis le 15 mars.
- Renfort national de la sécurité civile activé le 31 mars : 40 militaires.
Ce sont donc 175 personnes qui interviennent chaque jour autour des cas de dengue déclarés.
Le déploiement des renforts opérationnels est aujourd’hui à son seuil maximal. Ces effectifs permettent de poursuivre une stratégie basée sur des interventions systématiques et réactives autour de l’ensemble des cas isolés et foyers émergents, complétées de traitements de pulvérisation de Bti dans les zones de circulation virale les plus actives. Près de 2 000 visites domiciliaires sont actuellement réalisées chaque jour.
Depuis le début de l’année :
Depuis le début de l’année :
- 3 254 zones d’intervention ont été programmées,
- 28 047 visites de cours et jardin ont été réalisées,
- 3 821 maisons avec des gîtes,
- 7 480 gîtes larvaires éliminés.
Les collectivités territoriales : des partenaires engagés dans la lutte contre l’épidémie
La lutte contre l’épidémie de dengue est pilotée par la préfecture. Acteurs du territoire, les collectivités territoriales sont des partenaires incontournables dans la mise en oeuvre des actions sur le terrain. A ce titre elles mènent des actions de nettoyage de l’espace public, des ravines, elles contribuent à l’élimination systématique des gîtes larvaires, à la fois sur le domaine public et dans les cours et jardins des particuliers, à l’identification et à l’élimination des dépôts sauvages, elles interviennent en porte-à-porte pour sensibiliser le public…
Les bons gestes au quotidien
Pour lutter contre la dengue, il est indispensable d’éliminer les gîtes larvaires, c’est-à-dire tous les récipients susceptibles de contenir de l’eau autour des habitations, sur le domaine public et les lieux de travail.
Pour être efficaces, ces mesures doivent s’accompagner d’une protection contre les piqûres de moustiques, pour soi et ses proches.
La mise en oeuvre des gestes de prévention permettent d’éviter de contracter la maladie mais aussi de la transmettre.
Des gestes simples à mettre en oeuvre au quotidien :
- se protéger des piqûres de moustique (répulsifs, moustiquaires, vêtements longs, diffuseurs), et continuer à se protéger même malade pour ne pas contaminer son entourage ;
- éliminer les récipients en eau autour de son habitation (vider soucoupes et petits objets pouvant contenir de l’eau, vérifier l’écoulement des gouttières…) ;
- éliminer les déchets pouvant générer des gîtes larvaires ;
- respecter les jours d’enlèvement des déchets et encombrants ;
- couvrir les réservoirs avec un tissu ou une moustiquaire, et abriter les pneus.
Consulter un médecin en cas d’apparition des symptômes : apparition brutale de fièvre éventuellement associée à des maux de tête, douleurs musculaires/articulaires, nausées, vomissements ou fatigue.