Lorsque l’ARS réceptionne un signalement de chikungunya par un médecin ou un laboratoire d’analyse médicale, elle programme une intervention pour :
Éliminer les gîtes larvaires (nids à moustiques) autour du domicile des malades
Sensibiliser les habitants aux gestes de prévention
Distribuer des répulsifs aux publics prioritaires autour des cas
Rechercher d’autres cas dans le périmètre du cas initialement signalé
Encourager à consulter un médecin rapidement en cas de symptômes et à réaliser des analyses en laboratoire.
Réaliser des traitements contre les moustiques adultes et/ou larves aquatiques. Ces traitements en porte à porte sont menés en journée dans les cours et jardins des particuliers grâce à des appareils de pulvérisation portés à dos.
Objectifs de ces interventions :
Faire baisser rapidement le nombre de moustiques tigres dans les zones où des cas sont détectés, dont des moustiques porteurs du virus, pour réduire le risque de transmission parmi les habitants du quartier.
Encourager la population à se protéger des piqûres de moustiques.
Identifier des cas secondaires et prévenir l’apparition de nouveaux foyers.
Focus : les actions de traitements insecticides (démoustication)
L'ARS La Réunion utilise deux insecticides principaux pour la démoustication :
- Bacillus thuringiensis israelensis (Bti) : un insecticide biologique utilisé contre les larves de moustiques.
- Deltaméthrine : C'est le seul insecticide chimique autorisé en France pour lutte contre les moustiques adultes.
Concernant l'impact environnemental :
- Le Bti : il s’agit d’une solution écologique non toxique pour les humains et les animaux qui se dégrade rapidement dans l'environnement. Il n'a pas d'impact significatif sur les habitudes alimentaires des autres espèces animales.
- La deltaméthrine présente une toxicité pour les insectes, la faune aquatique et les animaux à sang froid, tels que les poissons et les tortues. Elle peut également provoquer des irritations chez les personnes sensibles.
Lors de leur passage les équipes de traitement précisent les précautions à prendre aux résidents de la zone de traitement. Ces traitements insecticides sont effectués à faibles doses et uniquement en cas d’apparition de maladie, sur un petit périmètre autour du domicile concerné, afin de limiter l'impact environnemental. Ils concernent principalement des zones urbaines ou péri-urbaines.
Seuls ces traitements chimiques permettent d’atteindre rapidement les moustiques adultes qui ont pu s’infecter sur une personne malade, et risquant de transmettre le virus dans le voisinage. L’effet est de courte de durée, le produit se dégrade rapidement avec l’ensoleillement.
L'ARS veille à limiter l'impact de la deltaméthrine sur l'environnement en collaborant étroitement avec les apiculteurs et d'autres partenaires pour protéger les écosystèmes. Tous les agents de la Lutte Anti-Vectorielle sont formés et font le nécessaire pour éviter d’exposer les animaux sensibles (à sang froid : poissons, tortues notamment) présents sur zone.
En situation d’apparition de premiers cas d’arboviroses puis de situation épidémique, le dispositif de réponse est immédiatement et fortement mobilisé.
Tant que les moyens le permettent :
Des interventions de lutte intégrée (sensibilisation, élimination de gîtes larvaires, traitements insecticides) sont menées autour de chaque malade identifié par le dispositif de surveillance.
Lorsque le nombre de cas augmente de manière significative :
Des renforts sont mobilisés pour la mise en œuvre de mesures généralisées de prévention et d’élimination des gîtes larvaires, d’abord ciblées sur les communes les plus concernées et/ou les sites sensibles identifiés, puis progressivement réparties sur l’ensemble du territoire.
Dans ce cadre, le renforcement du lien avec les collectivités locales augmente les capacités d’élimination des situations à risque vectoriel majeur.
La mobilisation sociale et communautaire en lien avec les collectivités territoriales, les secteurs administratifs et économiques publics et privés ainsi que les associations de quartier est également un élément de réussite de la lutte contre les arboviroses.