Leptospirose : épidémie en cours à un niveau élevé

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La leptospirose

L’épidémie de leptospirose est particulièrement intense cette année. En cette période d’été austral les conditions climatiques sont favorables à la persistance de la bactérie dans l’eau et les milieux humides et le risque de contamination est augmenté. Pour rappel, cette maladie nécessite un diagnostic et une prise en charge précoce (antibiothérapie).

Il est préconisé à la population une vigilance accrue : en appliquant des mesures de protection individuelle ; en consultant son médecin dès l’apparition de symptômes et en indiquant si une ou des activités à risque ont été pratiquées.

(Source Santé Publique France)

Sont recensés depuis le 1er janvier 2024 :

  • 99 cas déclarés à l’ARS La Réunion (soit trois fois plus de cas déclarés que les les deux années précédentes à la même période)

    dont 61 cas recensés au mois de février : ce nombre de cas mensuels n’avait jamais été atteint lors des pics épidémiques des années précédentes (maximum de 49 cas survenus en avril 2022).
  • 1 décès identifié
    (1 autre décès est en cours d’investigation)
    A noter : 1 à 3 décès sont enregistrés par an à La Réunion
  • 70 % des personnes hospitalisées
  • 28% des cas pris en charge en service de réanimation
  • 58 passages aux urgences pour suspicion de leptospirose
  • Répartition des cas : Sud (64%), Ouest (18%), Est (14%), Nord (4%)
  • Profil des personnes malades :
    • Une très grande majorité d’hommes touchés (96 %)
    • Moyenne d’âge : 53 ans (minimum = 14 ans; maximum = 80 ans)
    • Hypothèses de contamination : activités agricoles (professionnelles ou de loisirs), bricolage/nettoyage de la cour, activités sportives (en contact avec de l’eau douce).
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Internet de Santé Publique France

Le diagnostic repose sur la conjonction d’arguments épidémiologiques (exposition à risques), cliniques et biologiques. La stratégie de réalisation des examens complémentaires de confirmation biologique dépend du délai entre la date du début des signes et la date de réalisation du test (cf. Tableau 1). Elle repose sur la détection d’ADN de leptospires dans des échantillons biologiques (PCR en temps réel) ou sur une sérologie positive (test de dépistage ELISA des IgM et/ou MAT) avec un contexte clinique et épidémiologique évocateur :

  • La PCR dans le sang ou les urines permet un diagnostic précoce de la maladie.
  • La sérologie ELISA permet la détection d’immunoglobulines de type M (IgM). Elle peut rester positive durant des mois ou être faussement positive et n’apporte donc pas la certitude d’une infection récente. Elle doit être interprétée en complément des données cliniques et épidémiologiques. Un premier résultat sérologique négatif ne permet pas d’exclure le diagnostic et l’analyse peut être répétée (8 jours à 3 semaines plus tard).
  • La confirmation des cas diagnostiqués par ELISA IgM est effectué par le test de référence MAT sur la gamme complète d’antigènes permettant l’identification du sérogroupe, réalisé au CNR (sur sérum précoce et tardif à 2 mois).
Télécharger le Point Sur la leptospirose 2023 - Janvier 2024

Depuis le 24 août 2023, tout cas de leptospirose confirmé ou probable doit être signalé dès que possible par le biologiste ou le médecin par la fiche de déclaration obligatoire (DO) spécifique.

La fiche de signalement doit être envoyée à l’ARS de La Réunion sans délai :

À La Réunion, la leptospirose est endémo-épidémique avec une saisonnalité très marquée lors de l’été austral.

Afin de sensibiliser les professionnels de santé sur la leptospirose, l’ARS La Réunion et Santé public France ont organisé un Webinaire le 27 février 2024.

Télécharger les supports de présentation :

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