Point sur la situation du chikungunya à La Réunion

Actualité

La circulation du chikungunya se poursuit à La Réunion, avec la majorité des cas recensée dans le sud de l’île. Un risque d’épidémie est probable dans les prochaines semaines, le niveau 2B du dispositif ORSEC spécifique arboviroses a été activé. Une mobilisation collective est indispensable pour éviter une épidémie de chikungunya alors même que la dengue continue à circuler sur le territoire.

La population est fortement encouragée à mettre en œuvre les mesures de prévention : se protéger des piqûres de moustiques (sprays, moustiquaires…), supprimer tout ce qui peut contenir de l’eau dans les jardins, cours… et consulter un médecin dès les premiers symptômes.

(données Santé publique France au 24 décembre 2024)

A ce jour, 85 cas de chikungunya ont été recensés, cinq regroupements de cas (foyers) sont actuellement actifs :

  • sur la commune de l’Etang-Salé dans le quartier ravine Sheunon (45 cas),
  • sur la commune de Saint-Paul, à l’Ermitage (11 cas),
  • sur la commune du Tampon, à l’Ilet de Grand-Bassin (6 cas),
  • le foyer de la Ligne des 400 situé sur les communes du Tampon et de Saint-Pierre (5 cas).
  • Un nouveau foyer au Tampon, à 3 Mares les bas (3 cas).

Le foyer dans le quartier des Aigrettes est désormais inactif.

Plusieurs cas isolés ont également été identifiés sur les communes de Saint-Pierre ou du Tampon lors de la dernière quinzaine.

Le nombre total de cas augmente fortement et la dispersion augmente, cependant sans impact sanitaire à ce stade.

Parallèlement, la dengue continue à circuler à bas bruit sur l’île (18 cas signalés depuis fin août à Saint-Pierre, Saint-Joseph, Le Port et Saint-Paul), nécessitant une vigilance accrue face aux deux virus.

Compte tenu de l’évolution de la situation et du risque d’épidémie dans les prochaines semaines, Gérard Cotellon, directeur général de l’ARS La Réunion, en accord avec Patrice Latron, préfet de La Réunion, a activé le niveau 2B du dispositif ORSEC. Lire l'information complète ici

 

L’ARS agit dès signalement d’un cas de chikungunya, sans attendre sa confirmation par le CNRa, pour réduire le risque d’une circulation du virus.

Le service de lutte anti-vectorielle est ainsi intervenu à Saint-Gilles-Les-Bains, mais aussi à Saint-Paul, Saint-Louis, Saint-Pierre et Sainte-Marie où des cas suspects ont été signalés. Les interventions sont réalisées dans le quartier d’habitation des personnes malades et éventuellement autour de lieux régulièrement fréquentés (travail, loisirs…).

Dès suspicion d’un cas, la stratégie d’intervention et de lutte anti- vectorielle de l’ARS s’applique dans les quartiers concernés et consiste à :

  • éliminer les nids à moustiques (gîtes larvaires) autour du domicile des malades,
  • réaliser des traitements (insecticides et/ou larvicides),
  • sensibiliser les habitants aux gestes de prévention,
  • distribuer des répulsifs aux publics prioritaires,
  • rechercher de cas suspects autour du domicile d’un cas,
  • inciter à consulter un médecin en cas de symptômes et à réaliser des analyses par les laboratoires.

Du 23/08/24 au 16/12/24

2 176 visites de maisons ou appartements effectuées
1 278 traitements de jour réalisés
Focus : Les actions de traitements insecticides (démoustication)

Les équipes de l’ARS mènent des actions de démoustication la journée, autour des habitations des malades dans un périmètre de 100m et éventuellement autour de lieux régulièrement fréquentés (travail, loisirs…). Ces traitements biologiques sont réalisés pour éliminer l’ensemble des moustiques (larves et moustiques adultes) par des opérations de suppression des gîtes larvaires et de traitements insecticides.

Une première équipe de l’ARS passe en porte à porte pour :

• procéder à l’élimination des gîtes larvaires et s’assurer de la mise en sécurité des maisons à traiter,

• informer les personnes rencontrées du passage imminent du traitement.

En cas d’absence, un courrier est laissé dans la boîte aux lettres de la personne, l’invitant à rappeler le service de l’ARS pour reprogrammer l’action.

Une deuxième équipe passe ensuite pour procéder aux traitements : 

• traitements insecticides (deltaméthrine) et/ou larvicides (bacillus thuringiensis israelensis - Bti), des insecticides biologiques.

Ces actions ne sont pleinement efficaces que si elles s’accompagnent d’une mobilisation collective : protection individuelle contre les piqûres de moustiques et élimination des nids à moustiques (gîtes larvaires) autour de son domicile.

 

De plus, l’ARS sensibilise et transmets les informations sur la situation à l’ensemble des professionnels de santé et aux établissements de santé.

Comme la dengue, le chikungunya est une maladie transmise par les moustiques tigres (Aedes albopictus). Tout le monde peut être concerné : nourrissons, enfants, adultes, personnes âgées.

La population est encouragée à appliquer les mesures de prévention au quotidien :

Éliminer régulièrement les lieux où les moustiques peuvent pondre leurs œufs

Les moustiques se multiplient en pondant leurs œufs dans des récipients et objets contenant de l’eau situés autour de la maison.

Pour lutter contre les moustiques, il faut supprimer à son domicile et autour de sa maison les nids à moustiques toutes les semaines :

  • jeter ou vider les coupelles, petits récipient…
  • vider les gouttières, pneus, plantes retenant l’eau
  • rendre inaccessible aux moustiques les dispositifs de stockage d’eau (installation de moustiquaire ou tissus…)
  • traiter ou vider les piscines non utilisées…

Se protéger des piqûres de moustiques

  • sprays anti-moustiques,
  • moustiquaires, en particulier pour les enfants et personnes alitées, les personnes malades du chikungunya ou de la dengue
  • diffuseurs/serpentins,
  • vêtements longs…
Dengue recommadation "se protéger"'

LES MESURES QUI PROTÈGENT

  • Les répulsifs cutanés
  • Les vêtements imprégnés par spray ou trempage dans une solution insecticide (perméthrine)
  • Les moustiquaires sur les berceaux et les poussettes des jeunes enfants, au niveau des portes et volets de l'habitation
  • Les diffuseurs électriques, les raquettes électriques…

LES MESURES QUI PROTÈGENT MOINS

  • La pulvérisation dans la maison de « bombes » insecticides (disponibles dans le commerce).
  • La climatisation, la ventilation
  • L’utilisation de serpentin fumigène (à réserver exclusivement en extérieur)

LES MESURES QUI NE PROTÈGENT PAS

  • Les bracelets anti-insectes
  • Les huiles essentielles dont la durée d’efficacité, généralement inférieure à 20 minutes, est insuffisante
  • Les appareils sonores à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie,…
  • Les rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide…

Consulter son médecin en cas de symptômes 

Fortes fièvres, douleurs articulaires, maux de tête, grosse fatigue…, consultez son médecin et continuer à se protéger contre les piqûres de moustiques.

Si vous êtes malade, afin de prévenir les formes graves de la maladie :

  • consultez votre médecin traitant ou un service d'urgence si vous avez des signes et symptômes suivants : douleurs abdominales sévères, vomissements persistants, impossibilité de s'alimenter/s'hydrater, grande fatigue, agitation.
  • surveillez votre état de santé,
  • rendez-vous à l’hôpital en cas de dégradation de votre état de santé, en appelant au préalable le 15.

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